La légende veut qu’Henri IV, monarque sensible aux charmes féminins,
vînt à passer par les forêts du Pays Fort, qu’il y vît une jolie damoiselle et lui proposât à boire en lui disant :
“Bois, Belle”
Boisbelle, Principauté lilliputienne, disait l’historien local H. Boyer. Petit royaume au beau milieu du royaume de France, on la disait sise près “Berri”.
Si les origines des privilèges extraordinaires de cette principauté restent encore inconnues, des lettres patentes des Rois de France, maintes fois renouvelées, les ont reconnues.
Les Princes propriétaires de ce lieu y exerçaient les vrais pouvoirs d’un souverain, faisaient les lois, rendaient justice, et ont même battu monnaie (on en retrouve encore quelques pièces). Les habitants n’étaient soumis à aucun impôt, ils avaient juste une redevance pour l’Eglise et n’avaient aucune obligation militaire, c’était une terre de liberté et de paix …
Le sel étant exempt de gabelle, les faux-sauniers en faisaient la contrebande (peut-être en accord avec leurs princes ?)
D’après la carte de Cassini, elle comprenait les territoires actuels de Boisbelle, Henrichemont, La Borne, Achères, une partie de Menetou-Salon (le Fief Pot), et quelques parcelles de la commune de Quantilly.
LA BORNE, comme son nom l’indique marquait la limite Est de la Principauté, ses poteries se sont transformées en ateliers de céramique et d’œuvres d’art.
Sur le plan religieux, la Principauté était répartie dans les trois paroisses de Menetou, Quantilly et Ivoy-le-Pré, d’où le nom qu’on lui donna parfois de royaume des trois paroisses.
Elle a souvent été gouvernée par des femmes ou des princes qui habitaient une de leurs nombreuses propriétés du Berry ou à Paris.
Le 31 Août 1605, SULLY acquérait de Charles de Gonzagues duc de Nevers La terre et seigneurie souveraine de Boisbelle, assise près du pays de Berri.
Mais Sully trouva en Boisbelle une bien pauvre capitale, et décida de bâtir Henrichemont !
Henrichemont
Après avoir fait confirmer par le roi, en 1607-1608, les droits immémoriaux de ses nouveaux sujets (exemption de taille, gabelle et autres impôts royaux), Sully commença à mettre sur pied, dès la fin de l’année 1608, le grand projet qui lui tenait à cœur, la création dans sa petite Principauté d’une capitale digne de son rang et de son ambition.
Un marché général pour sa construction fut passé, en décembre 1608, avec quatre entrepreneurs, deux parisiens et deux provinciaux. Le travail à faire était considérable ; Sully fit venir sur le site, dit-on, 1 000 ouvriers étrangers à la Principauté. Il nomma sa cité Henrici-Mons, le Mont-Henri (devenu Henrichemont) en l’honneur de son Roi. La mort tragique d’Henri IV fut un coup fatal pour Sully qui n’eut plus l’aide morale et financière de son ami pour achever son œuvre.
Louis XV racheta les privilèges de la Principauté en 1766 et ici on rêve d’un pays sans impôts ni taxes.
Parmi les vestiges de cette époque : l’urbanisme, la Maison du Procureur fiscal, la façade de l’Hôtel des Monnaies, le porche de l’Hôtel du Bœuf, quelques portions des remparts, de très grandes caves et des cours avec possibilité de communiquer d’une rue à l’autre sans être vu de l’extérieur.
HENRICHEMONT est avec CHARLEVILLE-MEZIERES et RICHELIEU, une cité de création récente et les archives nous donnent son acte de naissance.
Les faiseuses de mottes Les potiers de La Borne
Le four de potier Une tannerie à Henrichemont
Une rue de Boisbelle Rue de Boisbelle